Désolé si je suis un peu long et j'espère que ThierryB ne m'en voudra pas de squatter son post.
CAP A L’EST
Voilà plusieurs semaines que les quatre mousquetaires Champenois s’active pour ce France de Marathon.
Sur les quatre, Carole, Frédéric et doudou77 n’ont jamais mis les pieds à Metz. Le quatrième larron, Christophe, est natif de la région, à 20km de Metz.
L’idée de courir un marathon à domicile devant papa et maman lui traverse l’esprit et il propose de faire une descente club en Moselle.
Carole et Frédéric ayant réalisé les minimas se lancent dans l’aventure et ne voulant pas rester à la traine je saute dans le wagon.
La préparation vient de se terminer et tout le monde se sent en forme, hormis Frédéric qui a quelques soucis avec son tendon d’Achille.
Sa préparation incomplète du fait d’un agenda professionnel très dense lui laisse quelques doutes.
Samedi 9h00, en voiture pour l’est. Nous rejoignons le centre ville de Metz et nous commençons par aller déjeuner.
Un plat de pâtes avalé, nous nous dirigeons vers le village marathon. En arrivant nous tombons face à face avec la cérémonie d’ouverture.
Coupe du ruban Bleu, Blanc, Rouge, accolade et tout le toutime. Les officiels s’en vont mais l’un d’entre eux, certainement un conseiller municipal, reste sur place.
L’homme assez âgé vient discuter avec nous. Après quelques échanges, il offre à Carole son morceau de ruban tricolore pour qu’il lui porte chance.
Elle accepte et elle lui propose d’inscrire son prénom « Jacques », ce qu’il fait bien volontiers. Alors Carole lance : « Demain je cours pour Jacques ».
Jacques part à la recherche de la délégation et nous, nous allons à la recherche de nos dossards.
Un sac remplit de quelques spécialités locales, plus un tee shirt nous est remis par des bénévoles sympathiques.
Nous flânons sur la place de la république et nous rencontrons par hasard un groupe de coureurs bretons.
Ils sont du Club Athlétique Bigouden de Pont l'Abbé. Nous discutons une bonne vingtaine de minutes.
On échange nos ambitions, on se montre les couleurs de maillot. On se salue en s’encourageant pour le lendemain.
On décide de faire un repérage en ville du parcours proche du départ puis en voiture pour le reste du parcours.
En ville, on voit déjà de belle pente mais sur la route on se rend tout de suite compte qu’il va falloir être prudent sur la première moitié.
Pas si plat le pays à Christophe mais il nous avait déjà un peu prévenu. Nous rejoignons en fin d’après midi le domicile des parents de Christophe où nous sommes hébergés.
Un bon repas, une bonne nuit de sommeil et nous voilà déjà au petit déjeuner.
7h30 départ pour le parking de la place de la république à Metz situé sous le village marathon et l’arrivée.
Après les derniers préparatifs, le passage aux sanitaires, nous nous échauffons un petit quart d’heure dans le parc au centre de la place de la république.
Ca y est plus que dix minutes avant le départ. Carole avec son ruban tricolore épinglé sur le dossard et Frédéric sont affectés au sas France.
Christophe et moi nous devons rejoindre le sas marathon open.
Frédéric et Christophe ont décidé de faire équipe le plus longtemps possible.
J’ai proposé à Carole de la conduire vers 3h30 pour qu’elle améliore son record personnel de l’année dernière qui vaut 3h43’.
Les FC de départs devraient se situer vers 136bpm pour moi et ne pas arriver vers 154 avant le 36ème.
Coté Carole 153bpm au début et pas plus de 164bpm avant le 36.
Le départ est donné à l’heure et avec Christophe on part à la recherche de notre binôme. Après un petit kilomètre, je perçois le maillot de Carole.
CAROLE J’ARRIVE !!! Elle se marre quand j’arrive à sa hauteur. Ah c’est discret comme arrivée.
Aller maintenant on calme le jeu il faut faire redescendre la FC. Denis, l’un de nos camarades bretons qui court chez les V3 nous double et nous l’encourageons.
Le meneur d’allure 3h30 nous double avec sa horde d’une centaine de coureurs. Nous arrivons sur un tunnel avec deux voies.
Afin d’être plus alaise pour courir on reste sur la voie de droite alors que tout le monde est agglutiné sur la voir de gauche derrière le meneur d’allure.
Je suis la ligne bleue confiant. Les arches se transforment en murs et Carole me dit :
Tu es sur que c’est par là. Ben oui il y a la ligne bleue. Lorsque l’on sort du tunnel personne à gauche.
En fait ils sont sortis 150m avant nous pour prendre une rue à gauche. On traverse les buissons et on court en quatrième vitesse rejoindre le parcours officiel.
Carole me jette un regard d’inquiétude. Je la rassure le ballon est 150m devant nous, il n’y a rien de grave, ca va le faire.
Au 5ème kilomètre (25’54’’), la FC moyenne tourne autour de 140 mais des pics au dessus de 150 m’alerte : Prudence est de rigueur surtout avec les bosses qui arrive après.
Nous reprenons notre course. A présent les kilomètres s’égrènent tranquillement en gérant au mieux les montés et en faisant redescendre la FC dans les descentes.
Nous rencontrons une fille du même département que nous mais son état de forme fait qu’elle décroche rapidement.
Au 10ème kilomètre (24’51’’), nous avons environ 1’ de retard sur le plan initial et le ballon 3h30’ est à 45’’ devant nous.
La reconnaissance de la veille nous permet de bien appréhender le circuit. Carole va bien, on tape la discute, on rigole bien en racontant des grosses bêtises.
Le moral est au beau fixe. La température en dehors de la ville est plus fraiche, le vent est faible et le soleil reste sous les nuages.
Au 15ème kilomètre (24’55’’), nous entrons dans une zone pavillonnaire avec une côte régulière.
Ensuite, la partie du parcours n’a pas pu être reconnue car les voitures y sont interdites.
Une belle côte nous y attend suivie d’une petite descente et d’un long faux plat sur deux ou trois kilomètres.
Nous sommes réguliers, on cherche à ne pas faire monter trop la FC. On passe le 20ème kilomètre (25’22’) et on commence à voir déjà des gens mal en point.
Le meneur d’allure 3h30 a repris de l’avance mais son groupe a perdu de l’épaisseur. On passe le semi en 1h46’34’’.
Carole me dit 3h33’ moi je signe tout de suite. On va profiter des kilomètres suivants qui sont moins exigeants pour se refaire une santé avant le final.
Les parents de Christophe sont venus nous encourager juste avant la descente. On les remercie encore pour leur accueil et nous nous éloignons doucement dans la pampa.
Dans les descentes j’arrive à faire redescendre le cœur jusqu’à 130bpm c’est vraiment bon signe. Ma coéquipière est en forme et tout va bien.
Au 25ème (24’45’’) on discute toujours et on remonte deux féminines de Rambouillet l’une reste avec nous mais son souffle est un peu fort.
Dès qu’arrive les montés suivantes elle lâche prise. Je demande à Carole si elle s’est rendue compte que son souffle à elle aussi avait changé.
Elle me dit que oui et on réduit légèrement la voilure pour se remettre en aisance.
On passe le 30ème (25’07’’) et Carole accuse un petit coup de moins bien après les côtes.
Un court passage à vide car elle aperçoit d’autres dossards V1F et elle repasse en mode chasseur.
Ca y est Carole le marathon commence maintenant. A partir de maintenant on ne fait que doubler.
Les filles qui s’accrochent ne reste pas bien longtemps avec nous. Le meneur d’allure des 3h30 est de nouveau plus proche de nous.
Peu après le 35ème (25’04’’) on rejoint Denis, notre camarade V3 breton. Il est à la peine, on s’encourage mutuellement.
Du 35 au 40 le parcours est plus roulant et on en profite pour accélérer. Pas très fort mais juste ce qui faut pour ne plus parler.
Sur mon conseil, Carole se planque derrière moi lorsque le vent vient de face. Même si il n’est pas violent c’est toujours une économie.
On chasse les féminines et on en double un bon paquet.
Au 40ème (24’28’’), les prémices de la dernière côte se font sentir. J’encourage Carole et elle aussi m’encourage par des petits « aller – aller ».
Au 41ème je lui indique une féminine devant nous à 20 mètres. Elle me dit qu’elle est trop loin.
Et là d’un coup je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête, elle me crie «Ah, putain » et la voilà partie en mode sprinteur du tour de France.
Le temps que je réagisse elle m’a pris une vingtaine de mètres.
Je relance tant bien que mal la machine et me voilà à doubler dans les caniveaux à la bordure des spectateurs qui longent une portion étroite.
Le Meneur d’allure des 3h30’ agite son drapeau sur le
rouge et Carole est dans son sillage et moi juste derrière.
En tout quatre personnes avec le meneur d’allure.
Elle passe la ligne en 3h30’47’’ sous les encouragements de Christophe qui l’a vue débouler comme une furie et moi 6 secondes plus tard.
On se tombe dans les bras l’un l’autre, un sacré tempérament ce petit bout de femme.
Elle est ravie (Merci à Jacques) et moi également. Christophe lui est resté avec Frédéric jusqu’au semi puis Frédéric a préféré ralentir à cause de son tendon.
Christophe 3h14’43’’ record personnel battu et Frédéric 3h20’57’’ avec une belle poche de glace sur le tendon.
Après quelques douceurs pour nous réconforter, on reprendra la route en nous racontant notre vision du marathon avec tout ce que je n’ai pas écrit par décence pour le lecteur mais qui nous ont bien fait rire.
J’attends que Carole m’adresse le fichier de sa montre pour avoir plus d’info de son coté. Mais voici mes relevés pour les amateurs.
Voici la courbe de Carole que j'ai pu rapatrier :